Bonjour,
Je souhaiterais pouvoir accéder à quelques articles et publications qui sont dans vos archives.
Serait-il possible d'avoir accès aux liens des thèses et mémoires que vous aviez recensé sur Sherlock Holmes ? Il me semble qu'un article complet avait les avait listé, du moins ceux qui étaient accessibles.
De même, je sais que j'ai lu par le passé des critiques et des avis sur les pastiches alsaciens publiés par Le Verger éditeur, j'aimerais beaucoup pouvoir les relire. D'ailleurs je profite pour glisser un petit mot ici, j'invite toute personne ayant des informations sur ces ouvrages à me les communiquer, cela me serait très utilise (j'écris mon mémoire sur ces pastiches !) : conception, réflexion, relecture avant publication par des holmésiens, pourquoi un pastiche alsacien en particulier... Tout est bon à prendre à mon stade de réflexion !
Merci d'avance !
Cicer
Très intéressant tout cela.
"Ekwé ?", comme on dit en Wallon. Pourquoi cette discussion, intéressante pour tout le monde, n'a-t'elle pas lieu une fois les interlocuteurs mis en présence ????????
Bonjour Monsieur Fortier, Merci pour votre réponse !
J'aurais plusieurs petites questions pour vous, vous êtes bien sûr libre de ne pas y répondre si celles-ci vous dérangent (mais je vais essayer de ne rien demander qui soit potentiellement dérangeant, c'est promis !)
1) Je vois à la fin de votre ouvrage que la bibliographie indique l'édition bilingue Omnibus, avez-vous lu les aventures de Sherlock Holmes en langue originale ou des traductions ?
2) C'est peut-être un défaut d'inattention de ma part, mais je n'ai pas réussi à savoir dans quelle langue Bodo Ehbardt discutait avec Sherlock et Watson. Originaire de Brême, j'aurais tendance à pencher pour l'allemand, mais il y a dans ses discours des termes allemands qu'il traduit. Est-ce donc en anglais qu'il converse ? (je doute qu'il s'agisse du français, vu le statut de l'Alsace-Moselle au moment de l'intrigue) ; j'espère que vous m'excuserez si c'est mentionné quelque part dans le récit, je ne l'ai pas relevé (et j'ai pourtant relu cet ouvrage plusieurs fois !)
3) A ce sujet, j'espère ne pas trop vous titiller, mais Watson n'est pas connu pour ses connaissances en langues étrangères (du moins est-ce le cas dans le Canon -je vous invite tous, en tant qu'holmésiens chevronnés à m'indiquer si j'ai tord-), aussi je suis curieuse de savoir comment est-ce possible qu'il rapporte des dialogues en français ? Ou qu'il participe à la discussion avec l'agent français ? (N'y voyez là aucune remise en question de votre ouvrage, c'est de la pure curiosité pour étayer mes recherches et mon travail.)
4) Ma dernière question (pour le moment, soyez sûr que j'aurais encore d'autres questions à poser lorsque ma réflexion sera plus avancée ;) ) s'adresse à tous ceux qui pourraient avoir la réponse. J'ai entendu dire que pour que "Sherlock Holmes" apparaisse dans le titre, il fallait que l'ouvrage passe "sous les fourches caudines" de la SSHF, est-ce vrai ?
Merci d'avance et merci encore pour votre temps et votre coopération !
Bonjour à tous. Ravi de la ferveur et de la vivacité des échanges... Cicer, je suis à votre disposition pour ce qui concerne mon petit pastiche, "Sherlock Holmes et le mystère du Haut-Koenisgbourg", qui a dix ans maintenant, a plutôt bien marché et doit beaucoup à la SSHF. J'ai aussi écrit une petite nouvelle pour les éditions Baker Street, "L'autre défenestration de Prague". Je ne peux pas, évidemment, guère parler des autres pastiches du Verger Editeur (Christine Muller, Roger Seiter notamment), d'où l'intervention logique de l'éditeur, par ailleurs aussi passionné de Sherlock Holmes. Et je ne vois pas d'obstacle à ce que nos échanges se tiennent sur ce forum, si cela vous convient. Cordialement. Jacques Fortier
Ahhhh! Le père Nobel et son renne au nez lumineux ! :-)
My God ! J'ai trahi un secret honteux ! L'un des deux coprésidents de la SSHF est belge !!!!! :-) Où va le monde ???? :-)
Je suis sûr qu'il répondra tôt ou tard, Old Chap. :-) Et qu'il fera rebondir le sujet. "Faire et laisser faire" et ne pas oublier que tout le monde ne lit pas ses mails immédiatement. Ou se dit "je répondrai demain"... et ça, en général, ça se transforme en "quelques demains". Tout ira bien même si ça prend du temps. j'en mets ma tête de vieux belge au feu et ma main qui dessine à couper ! :-)
Ceci dit, n'oublions pas que l'un des "auteurs", Jacques Fortier, est membre de la SSHF où il occupe une fonction directoriale (voir ici : https://www.sherlockians.com/sshf-1). Il m'a semblé dès lors élémentaire qu'il puisse répondre à un sujet qui le concerne sur le forum de son club. Je l'ai alerté personnellement avec cet espoir. Ma question datée du 16 mai a été dictée par cette idée toute simple. Je lui ai fait signe au cas où. Ce n'est pas tous les jours qu'on consacre une étude universitaire à nos "sherlockonneries", terme élogieux que l'on doit au regretté Fercoq pour qualifier nos travaux érudits et futiles.
Merci pour vos vœux et pour votre travail également. :-) En ce qui me concerne, il est très important que Sherlock Holmes poursuive son existence à travers films, séries, pastiches, études etc. J'ai donc le plus grand respect pour les éditeurs et auteurs qui "prolongent le rêve". :-) Bien sûr, tout reste une question "de gustibus". Surtout depuis ces dernières années durant lesquelles les pastiches fleurissent comme des coquelicots. Jadis, je me souviens de la "chasse" au sein des librairies et du cri de joie que je poussais en découvrant, par hasard, de loin en loin, une "aventure inédite". Aujourd'hui, non seulement le net nous tient au courant dès la sortie (ce qui est bien pratique) mais lesdites sorties sont presque hebdomadaires… allez, disons mensuelles (depuis le premier opus de Ritchie et la série "Sherlock" de la BBC). Du coup, je deviens plus "difficile". Si ça se trouve, "Le Pont du Diable" aurait fait mon bonheur il y a trente ans. Et des textes de l'époque me décevraient aujourd'hui. Mais, la chasse... :-)
Je comprends parfaitement ! Tous mes vœux pour vos projets et pour la SSHF, cet espace est précieux. Même si mes visites sont rares, même si je fais beaucoup de choses par ailleurs, il est important pour moi que cet endroit existe et vive. Merci pour votre travail !
Il est tout à fait évident que les auteurs sont totalement libres de s'exprimer ici ou non (comme tout un chacun d'ailleurs). Ce site, ce forum n'ont rien d'un "passage obligé". :-) Bien sûr, c'est humain, nous espérons une réactivité dans la mesure où nous avons, avec Thierry, procédé à une refonte qui a nécessité beaucoup de travail, d'investissement personnel, nombre de "brain storming" , afin que la SSHF et cet espace de discussion demeurent, plus que jamais, ludiques et empreints de convivialité. :-) Nous ne rajeunissons ni l'un ni l'autre mais nous restons de vieux rêveurs et espérons, simplement, une "vie" sur ce forum (entre autres grands projets "en live" qui, hélas, sont retardés par la pandémie qui s'abat sur le monde). Là-dessus, œuf corse, "chacun fait ce qu'il lui plait, plait, plait", pour paraphraser une scie des années 80. :-)
Ça me va bien, Thierry. Merci pour le travail, que je reconnais aisément. Je réagis dès que je peux, je suis un tantinet sollicité moi aussi. Amitiés.
Enfin, des réactions. C'est mieux. Je ne visais personne en particulier en parlant de service et de promo. Ce constat était général et les remarques visaient des dizaines (des centaines !) de personnes. Mon seul souhait, c'est que les lieux de discussion et d'information holmésiens soient animés et actifs. On les a créés et on les maintient pour cela. Pour servir une communauté.
Personne ne peut ignorer les efforts bénévoles que cela représente depuis 1993. Alors, participez, c'est tout ce qu'on souhaite comme remerciement ou reconnaissance. Un jour, tout cela n'existera plus, alors profitez-en tant que nous sommes encore présents et volontaires pour le faire.
D'autre part, pour éviter les problèmes du passé ici évoqués (anonymat et double-jeu), j'invite tous les membres du forum qui sont inscrits sous un pseudo de revoir leur fiche et d'y renseigner leur identité ou de se retirer. Peut-être que cela ne se fait pas sur les réseaux sociaux, mais ici, on va faire à notre façon, celle qui nous convient. Merci d'avance.
Très bonne journée ! A votre disposition
Bonjour à tous !
Excusez-moi pour le temps que j'ai mis à revenir ici, j'ai été contrainte d'abandonner un temps mon ordinateur et je n'avais donc plus de moyen de vous joindre. Le déconfinement a ses aléas, et je ne peux pas toujours lutter contre, j'espère ne pas vous avoir trop chiffonné à disparaître "comme une voleuse" pendant dix jours...
Dans un premier temps, merci @Thierry Saint-Joanis pour votre aide ! J'espère ne pas vous avoir donné trop de travail, vos archives m'ont été d'une grande aide :)
Et ensuite, merci aux autres qui ont bien voulu m'accorder un peu de temps pour me répondre, c'est chouette de voir que certains sont encore prêts à discuter de Sherlock Holmes (sous toutes ses formes !)
@promo Je vous enverrai sous peu un petit mail, c'est très gentil de votre part, merci beaucoup !
Bonne journée à tous !
J'avoue, bien longtemps après cette critique avoir tenté de lire le deuxième opus de Christine Muller (Sherlock Holmes et le Pont du Diable) mais, cette fois, il m'est tombé des mains. Et c'est du fait de l'intrigue et totalement sans rapport avec l'attitude de l'auteure (sans cela, je ne n'aurais pas acheté le livre) qui, jadis, s'est inscrite sur le forum SSHF afin d'encenser son propre bouquin en se faisant passer pour une simple lectrice. Erreur fatale de sa part: utiliser le même pseudo (ou un très approchant, je ne sais plus) que sur un forum de fans de Jeremy Brett où la dame laissait en long et en large éclater sa rancœur, à la limite du "complotisme", quant au fait que le pastiche de Jacques Fortier avait plus de succès que le sien (et quant aux critiques négatives en général). Soit. Le passé est le passé et nous en avons vu d'autres !!! Je m'associe donc à la demande de Thierry.
Les auteurs peuvent-ils répondre aux questions sur ce forum pour que tous les amateurs en profitent ?
Bonjour ! Je suis l'éditeur du Verger Éditeur. Merci pour votre intérêt pour les pastiches que nous avons publié. Je me tiens à votre disposition pour répondre à vos questions à mon adresse e-mail: promo@verger-editeur.fr
Sherlock Holmes : retrouvailles à Strasbourg
de Roger Seiter et Giuseppe Manunta
Site web de l'éditeur
The final problem vu autrement
Par Bénédicte S.
Vous connaissez mes vices et Sherlock Holmes en fait partie ! Comment résister à une autre bande dessinée sur mon détective préféré ? Impossible !
Pourtant, j'avais l'impasse sur cette série, le premier album étant la mise en bédé d'un roman que je n'avais pas fort apprécié.
Éliminons d'entrée de jeu ce qui fâche : je n'ai pas aimé la représentation physique que Manunta a faite de Sherlock Holmes, lui dessinant des longs cheveux pas coiffés. Par contre, à la fin de cet album, avec les cheveux recoupés, là j'aime bien !
Autre chose qui me fait froncer les sourcils, c'est la couverture qui reprend une scène qui n'existe pas dans l'album car l'homme avec le manteau brun qui tourne le dos ne menacera pas Holmes d'un révolver mais d'un piolet, cela ne se passera pas sur la place de Strasbourg et Irene Adler ne sera pas présente durant l'affrontement de ces deux hommes puisque ce sera aux chutes de Reichenbach.
Mais revenons à tout ce qui m'a plu dans cette bédé qui commence au moment où Holmes a quitté Londres pour Strasbourg, dans "The Final Problem". Dans le canon holmésien, nos deux amis n'y restaient que le temps d'une nuit, ici, le scénariste reprend cette nuitée à l'hôtel et extrapole de manière convaincante.
Non, que les fans de yaoi se calment, pas de scènes de cul dans la chambre entre les deux hommes, on se calme, ils ne mangent pas de ce pain là, par contre, Holmes va devoir enquêter pour retrouver son ami et il recevra l'aide de LA femme, Irene Adler en personne.
Canoniquement parlant, le scénario se tient, il est plausible, l'enquête et le relevé des indices sont dignes de Sherlock Holmes et sans l'aide d'Irene Adler, il aurait eu plus de mal à s'en sortir.
Les dialogues entre eux sont savoureux, très corrects, et l'amateur de belles courbes aura même droit à la vision d'Irene Adler se déshabillant derrière son paravent, nous faisant l'honneur de nous montrer les courbes de son corps, de ses fesses et d'un morceau de son opulente poitrine…
Mais revenons à des choses moins opulente pour parler du final de l'album qui est réussi, lui aussi, nous offrant une autre vision du duel Moriarty-Holmes qui reste tout aussi plausible que la version racontée par Watson à son agent littéraire Conan Doyle…
Une bédé qu'on lit d'une traite, un scénario sans temps mort, on bouge et on prend énormément de plaisir à suivre Holmes aidé de LA femme, tentant de retrouver ce pauvre Watson, enlevé par les sbires d'un sbire à Moriarty (oui, le petit personnel) et dont on ne sait pas où il est détenu.
Mais pourquoi ne l'avais-je pas acheté plus tôt, cet album ?
Sherlock Holmes et le mystère du Haut-Koenigsbourg
de Jacques Fortier
Site web de l'éditeur
Oh mein schönes Schloss !
Par Eric S.
Voici un pastiche des plus curieux, amenant Holmes et Watson en Alsace, sur les traces d'un mystérieux objet qui serait caché dans le Château du Haut-Kœnigsbourg.
Ce livre plaisant nous fait quitter pour une fois les brouillards humides de Baker Street pour une belle région touristique et ensoleillée. On sent bien l'attachement de l'auteur, journaliste aux Dernières Nouvelles d'Alsace, à sa région, et la description des lieux flirte parfois avec le genre guide touristique, mais le tout est heureusement compensé par une histoire originale qui dépasse largement la simple mise en situation du détective dans un cadre nouveau.
Les scènes initiales introduisant le sujet à travers les siècles jusqu'en 1909 sont d'une efficacité hollywoodienne et l'enquête qui va suivre solidement construite. La plume prêtée une fois de plus au Dr Watson est irréprochable, la parodie est impeccable. La seule faiblesse que l'on peut trouver au roman réside hélas dans le sujet central qui à mon sens relève d'une flagrante contradiction : une arme psychologique susceptible de "terroriser l'ennemi" et d'assurer la "suprématie militaire" mais constamment tenue secrète ! On aurait aimé découvrir un système d'armes un peu plus redoutable à la veille de la première guerre mondiale !
Du bon pastiche politico-historico-touristique
Par Manu Baranovsky
Dans le genre « aventures régionales de Sherlock Holmes » (où l’on retrouve ce qui se fait aux « Editions du Pin à Crochet », ou bien par exemple le passage en Corse du détective revisité par Hugo Pandolfi dans « La vendetta de Sherlock Holmes »…) ce pastiche est tout simplement le meilleur que j’ai lu.
Techniquement, du point de vue narratif, le début du livre nous plonge au cœur de l’action par des sauts dans le temps et l’Histoire dignes du cinéma, très rythmés. Puis vient la partie diplomatique et d’investigation, traitée par l’auteur avec une connaissance canonique évidente, sans que l’intrigue ne soit traitée en second plan. Le style littéraire est fluide, on « sent » le professionnel tout autant que le passionné.
Je n’ai donc aucun reproche à adresser à ce livre, qui par ailleurs m’a permis de revisiter avec beaucoup de plaisir ce monument fantastique qu’est le château du Haut-Koenigsbourg.
Allez-y !
Les Aventures alsaciennes de Sherlock Holmes
de Christine Muller
Site web de l'éditeur
On peut s'en passer...
Par Max B.
J'ai reposé ce recueil de huit nouvelles avec l'impression pénible d'avoir lu un dépliant publicitaire vantant les charmes de l'Alsace. Anecdotes intéressantes (on apprend l'origine pittoresque du nom "Petite France" donné à un quartier de Strasbourg), visites guidées, et même recettes de cuisine.....
En soit, ce n'est pas rédhibitoire....
Mais hélas, hélas, les intrigues sont assez pauvres et peu originales, le hasard tient une grande part dans leur déroulement et leur conclusion, et les déductions holmésiennes sont bien souvent peu cohérentes.
Alors que ces récits se veulent placés dans l'ombre tutélaire de ACD, Holmes est peu canonique. Il est fade, entièrement empêtré dans le carcan étroit des conventions et des usages victoriens, manquant d'originalité, étrangement transparent. Watson est dépeint avec plus d'épaisseur, tout en souffrant souvent aussi d'irréalité.
A noter d'ailleurs que les personnages féminins sont souvent plus intéressants que les personnages masculins, en majorité caricaturaux, grotesques ou pour le moins peu sympathiques. (Ch. Muller est l'auteur d'un bouquin sur les "Femmes d'Alsace", est-ce une explication ?)
L'auteur connait bien le canon, elle veut nous le montrer, elle saupoudre donc ses récits de références et clins d'œil, d'une manière un peu scolaire et pour tout dire artificielle, qui me font l'effet d'être des "exercices imposés".
Autre point négatif, Ch. Muller prête parfois à Holmes un comportement incohérent : par exemple, il s'indigne parce qu'une personne, simple d'esprit, est née comme lui un 6 janvier (p 160). Ou il remarque, comme si c'était peu courant, que la porte d'une chambre donne sur un couloir (p 219). Ajouté à son idiosyncrasie défaillante, ça le rend peu crédible.
Enfin, l'auteur abuse des références à la cocaïne, selon que Holmes en use ou fasse abstinence (combien d'allusions -trop- à l'étui de maroquin vert où il range son petit flacon de solution à 7%), de même qu'elle use et abuse du terme "logicien" pour qualifier le détective, sans doute a-t-elle lu Lacassin.
L'écriture, simple, est agréable et ce recueil se lit sans déplaisir, sinon avec passion, mais on peut s'en passer
Après l’Alsace, peut avoir la Lorraine ?
Par Bénédicte S.
L’avantage du livre est d’être composé de huit nouvelles – ce qui est plus en adéquation avec l’original – et de nous présenter le détective sous un autre jour.
Le Holmes présenté dans le livre est plus brettien que canonique car en lisant, je voyais Jeremy Brett (accompagné de David Burke). Le Sherlock Holmes de Christine Muller est un portrait de l’acteur, même dans sa gestuelle. Surtout là ! Très « beauté fatale » devant qui, hommes, femmes et enfants s’étalent d’admiration. C’est très plaisant à lire pour nous, les femmes. Même si Watson insiste un peu trop lourdement sur la beauté de Holmes.
Le quatrième de couverture parlait de « fidélité au Canon » holmésien, ce à quoi je répondrai « non » pour la simple raison que Holmes amoureux, c’est anti-canonique, même si j’adore le voir amoureux. C’est juste que c’est une sacrée entorse au Canon. Ma seule critique est que lorsqu’il essuie un refus poli de la dame, il redevient très vite la froideur incarnée, comme si de rien n’était. Un peu trop rapide, à mon sens. Attention, cela n’enlève rien au plaisir que j’ai eu de lire cette nouvelle (ni les autres non plus) et à suivre nos deux hommes dans toutes leurs aventures, plus policières qu’amoureuses...
Les enquêtes, tiens, parlons-en. Elles se suivent mais ne se ressemblent pas, agréables à lire, surtout celle du « concombre masqué ». Par contre, certaines auraient pu être un peu plus développées dans leur final car elles me laissèrent sur ma faim.
Notre brave Watson est très gourmand, trouve les femmes jolies, s’extasie sur son amitié avec Holmes et l’écoute religieusement parler de son enfance. Parfois il est un peu benêt et ne voit pas Holmes venir, malgré ses gros sabots. Peut-être parce que la chanson dit « En passant par la Lorraine, avec mes sabots » et que la Lorraine, ce n’est pas l’Alsace. Je ne suis pas Columbo, mais certaines choses, je les ai vues venir de très loin, riant de l’aveuglement du brave docteur.
De plus, malgré des histoires diversifiées, j’ai tout de même trouvé certains coupables, et ce, dès le départ (trois de trouvé et un quatrième un peu plus loin dans la nouvelle)... Chouette, je fus plus rapide que le Maître ! Un détail olfactif dans une enquête ayant même attiré mon attention, trouvant ça bizarre.
– Quel détail olfactif ? On ne sent rien, me répondrez-vous.
– Justement, voici l’incident bizarre. J’attire votre attention car c’est troublant.
L’absence d’odeur dans le cas de cadavre, c’est assez troublant et ça m’a titillé les sinus. Ils auraient dû les sentir, vu qu’ils étaient là depuis peu. L’auteur ne donnant pas plus de détails quand à leur position exacte dans l’endroit où ils avaient été déposés, je resterai sur des supputations, à défaut d’émanations. Je sais, je chicane un peu, mais j’aime ça !
Les quelques détails historiques sur l’Alsace n’empiètent pas sur les aventures et la narration. Cela ne m’a pas donné l’impression de lire un guide touristique et pour moi, ils étaient utiles, preuve que l’auteur a potassé son sujet et à voulu nous faire partager quelques détails de l’Histoire. Ne pas en parler aurait retiré de la saveur au livre vu la région dans laquelle nous nous trouvions. Un des reproches que je ferai toujours à SACD c’est de ne pas avoir donné assez de détails « historiques et sociaux » dans ses écrits sur Holmes. Le Canon fut bien étudié et les huit nouvelles en sont saupoudrées.
Mes critiques iront plutôt aux trop nombreuses allusions à cette fameuse boîte de maroquin vert (de cuir, dans mon Canon) et sa seringue chargée de cocaïne. En huit nouvelles, on en parle plus que sur l’intégralité du Canon. Même quand Holmes ne l’utilise pas, Watson en parle, signalant son abstinence. À un moment, je m’étais dit que si l’auteur n’en parlait pas dans une nouvelle, je sabrerais le champagne et bien, ce ne fut pas le cas. Je veux bien que dans SIGN, Watson signale qu’il est témoin du spectacle de Holmes se piquant, que cela dure depuis plusieurs mois et ce, trois fois par jour, mais bon, pas besoin d’en parler à toutes les pages, je trouve. À la fin, cela devient lourd.
Autre point qui m’a irrité un peu et qui passera avec un peu de pommade, c’est la manie qu’à Holmes de nommer Watson « mon tout bon » ou « ami Watson ». C’est assez énervant car répétitif. Pas énervant au point d’envoyer valser le livre dans la pièce, tout de même. Je suis passée au-dessus. Ma foi, l’auteur aurait pu se contenter d’un « cher ami » ou « mon cher ».
Quant à Holmes qui se choque en apprenant qu’une simple d’esprit est née, tout comme lui, un six janvier... Passons, voulez-vous ?
Le tout ne m’a pas empêché de savourer le livre et les nombreuses images bien drôles que l’auteur utilise dans ses comparaisons (Holmes qui mange moins qu’un moineau qui fait Carême), l’allusion au détective nommé Persil, non, Poireau, heu, Hercule Poirot, et tout le reste font de ce pastiche un livre très agréable à lire.
Last but not least, si je n’avais pas « lu » Holmes tomber amoureux et Watson lorgner sur de nombreux jupons, j’aurais eu des doutes en lisant certains de leurs faits et gestes (cette manière qu’à Holmes d’entrer dans la chambre de Watson ; de lire que Watson, coincé dans un renfoncement d’un mur, « sentait la densité rassurante du corps de Holmes » ; entendre Holmes dire à voix basse « votre amitié me suffit » après avoir frotté l’épaule de Watson affectueusement). J’ai failli penser qu’ils avaient une relation ambiguë, ces deux là. On frôlait le texte « double langage » ou alors, c’est moi qui ait l’esprit trop mal tourné...
Un agréable voyage
Par Jean-Claude Mornard
Au fil des huit nouvelles qui composent ce recueil,Sherlock Holmes et Watson, nous promènent à travers l'Alsace: paysages idylliques mais, selon toute apparence, un crime derrière chaque façade.
Le lecteur l'aura compris, nous sommes en présence de l'un de ces "pastiches touristiques" comme il en fleurit, de loin en loin, depuis quelques années.
Toutefois, il faut reconnaître à Christine Muller que, si le paysage et les coutumes présentent une grande importance, les descriptions ne prennent jamais le pas sur l'intrigue: les enquêtes qui nous sont présentées, de facture assez classique, ne possèdent certes pas le "sens du grotesque" cher à Sherlock Holmes et à sir Arthur Conan Doyle mais elles n'en sont pas moins fort plaisantes à lire. On sent qu'elles ont été écrites sans prétention et avec un plaisir communicatif. Les personnages sont attachants et bien rendus (si l'on excepte la tentation -toute féminine ?- de "romantiser" Holmes et la manière dont ce dernier s'obstine à donner du "mon tout bon" à Watson... mais peut-être est-ce, à travers cette formule typique d'Hercule Poirot, un hommage à Agatha Christie?)
Il ne s'agit pas ici de "faire dans l'érudition" (même si l'auteure parsème son texte d'allusions au canon) ni de revisiter le mythe.
C'est de la littérature populaire, parfaitement dans la lignée des écrits de Conan Doyle, avec un but simple: offrir au lecteur un moment de détente, un petit voyage d'agrément en compagnie de vieux amis.
En ce qui me concerne, j'ai embarqué. A tel point que, même si je vais très bientôt retrouver Holmes et Watson pour de nouvelles aventures -forcément, vu ma pile de livres holmésiens en attente-, j'ai refermé ce recueil avec une pointe de nostalgie.
Voici une liste des thèses et mémoires ayant pour sujet Sherlock Holmes, Conan Doyle et accessoirement quelques thèses sur le roman policier en général.
Sherlock Holmes / Conan Doyle
Dates Auteur Université Titre
2003 Emmanuelle Ly Paris XIII - Lettres
La cosmétique de Sherlock Holmes
2002 Meryl Pinque Paris VII - Lettres
Sherlock Holmes : l'ombre du héros
2001 Dominique Bolzinger Mulhouse - Littérature comparée
L'amateur d'indices ou la méthode clinique du détective dans les romans de Conan Doyle, Agatha Christie et Georges Simenon
1998 Nathalie Peyron Mulhouse - Lettres
Sherlock Holmes ou la vision de Sir Arthur Conan Doyle sur son époque à travers Sherlock Holmes
1998 Agnès Botz Paris III - Lettres
Normes et déviances dans les histoires de Sherlock Holmes
1997 Hélène Crignon Paris X - Lettres
De Sherlock Holmes au Professeur Challenger : inquiétant, fantastique et fiction spéculative dans l'oeuvre de Sir Arthur Conan Doyle (1859-1930)
1997 Nathalie Jaeck Bordeaux III - Lettres
Types et archétypes dans les histoires de Sherlock Holmes de Arthur Conan Doyle
1996 Loic Ravenel Géographie
Les aventures géographiques de Sherlock Holmes
1994 Robert Dickason Rennes II - Lettres
Les aventures de Sherlock Holmes : Etude narratologique et adaptations visuelles
1992 Anne Coupaye Médecine
La méthode médico-légale et criminalistique de Sherlock Holmes
1906 Jean-Henri Bercher Lyon - Médecine
Etude médico-légale de l'oeuvre de Conan Doyle et de la police scientifique au XXe siècle
Roman policier en général (sélection)
Dates Auteur Université Titre
2004 Florent Liau Limoges - Lettres
Petit coup de loupe autour d'un cadavre qui ne gênera pas longtemps. Pour une poétique de la nouvelle policière chez Agatha Christie et Georges Simenon
2003 Benoit Thierry Médecine
Arsenic et vieilles dentelles : usage du poison en général, et de l'arsenic en particulier, dans la littérature policière
1999 Christophe Gelly Lyon II - Lettres
Le récit policier anglophone au XIXe siècle : génése d'une poétique
1997 Véronique Lucas-Baudoux / André Garenne Poitiers - Pharmacie
Le poison est notre affaire : étude critique de l'utilisation des toxiques dans les romans policiers d'Agatha Christie
1997 Sandra Risterucci Médecine
Les poisons d'origine naturelle dans les romans policiers d'Agatha Christie
1995 Marie-Claude Di Constanzo Feydy Lettres
Le féminin dans l'oeuvre de Patricia Highsmith
1994 Isabelle Boof-Vermesse Paris III - Langues et Littératures Anglaises et Anglosaxonnes
Stratégies du récit dans l'oeuvre de Raymond Chandler
1993 Michel Bonnet Paris X - Lettres
L'univers romanesque d'Umberto Ecco
1991 Hélène Poux Médecine
Poison et roman policier