1888 fut une annus horribilis pour Paris avec la présence terrifiante de Jack l’Éventreur. 1888 a vu la convergence dans la capitale de Jack l’Éventreur, de Sherlock Holmes, de Scotland Yard, de ma rencontre avec Vincent Van Gogh, de la traque impitoyable des policiers du 36 quai des Orfèvres, de la machination diabolique de l’inventeur du cinématographe Louis Le Prince et de l’effroi de Gustave Eiffel devant les crimes affreux de l’Éventreur sur la Tour en fer. Celle-ci, arrivée à son 2e étage, célébra le 14 juillet dans le sang. Oui ! Jack l’Éventreur se déchaîna à Paris et la police était impuissante ! Quant à moi, je devins par hasard le lien entre toutes ces personnes, puisque Jack l’Éventreur m’écrivit des lettres au Gaulois où j’étais journaliste. C’est ainsi que, par ailleurs, je fis la connaissance de Jack sans me douter de qui il était en réalité ! Il me présenta Vincent Van Gogh qui fit son portrait. Tout cela est fou et dément... Non, jamais il n’y eut pire année dans l’histoire du crime que 1888, au point que la police étouffa totalement cette affaire en muselant la presse pour éviter la panique. C’était compter sans moi, car des péripéties de cette année, voici toutes les ficelles par le détail. Il me fallait tout raconter. J’ai 75 ans, je crois qu’il était temps de rapporter ces faits horribles pour qu’ils sortent enfin de l’oubli. Jules Z Sabatès, Paris, septembre 1924.